CNDH : Formation des membres et validation de sa politique de suivi évaluation des projets
Du 13 au 16 février 2024, s’est tenu, à Ouagadougou, un atelier de formation des membres et personnel de la Commission nationale des droits humains en suivi, évaluation, redevabilité et apprentissage (SERA). Au-delà de la compréhension des concepts, il s’agissait de mettre à la disposition de l’équipe de la CNDH, une politique de suivi évaluation, redevabilité et apprentissage.
Pour la bonne mise en œuvre de son Plan stratégique 2023-2027, les membres et le personnel de la CNDH sont en atelier de trois jours pour s’imprégner et se familiariser avec les notions et outils de suivi évaluation, de redevabilité des projets et programmes.
À noter que l’élaboration du Plan stratégique de la CNDH était accompagnée d’un plan de Suivi Evaluation, Redevabilité et Apprentissage ( SERA). Tous ces documents ont bénéficié de l’appui financier de l’USAID à travers son programme « Droits humains et accès à la justice » , mis en oeuvre au Burkina Faso par un consortium de partenaires dont l’association du Barreau Américain, Initiative pour l’Etat de Droit -ABAROLI est le lead.
C’est pourquoi après l’adoption du plan stratégique, le Directeur pays de ABA-ROLI , Alain KISOMBWE se réjoui de la tenue de cet atelier qui permettra la capacitation des Commissaires et personnel en suivi évaluation afin qu’ils réussissent la mise en œuvre de leur plan stratégique et de les futurs programmes.
La Présidente de la CNDH, Gonta Alida Henriette DA, a dans son discours d’ouverture, ce mardi 13 février, exprimé sa reconnaissance à l’USAID et au Barreau Américain, Initiative pour l’État de Droit ABA ROLI, pour leur l’accompagnement continu.
Selon elle, cette activité permettra à la CNDH d’accroitre sa légitimité en tant qu’institution de défense des droits humains.
Le document d’orientation en matière de suivi évaluation, de redevabilité et d’apprentissage donne les rudiments à l’équipe de la CNDH pour assurer la qualité de ses interventions.
La vision de la nouvelle équipe de la Commission qui consiste à capaciter les organisations, les femmes et hommes du Burkina à exercer leurs droits dans un environnement propice d’ici à 2027 sera possible grâce à l’application rigoureuse de la politique SERA.
Cette politique comporte trois (03) composantes à savoir :
- le principe de qualité ;
- le principe de la redevabilité ;
- le principe d’apprentissage.
Selon la Consultante, Chargée de la Formation, madame Awa OUATTARA, la maitrise des modules abordés lors de l’atelier va améliorer la situation des droits humains au Burkina Faso par une approche de gestion axée sur les résultats (GAR).
Pour ce faire, les formateurs sont partis de cas concrets en faisant une analyse au niveau interne pour voir comment le mécanisme de SERA s’exercera, comment sur la base des standards, on pourrait améliorer le mécanisme interne. Ils ont également interrogé les acteurs impliqués dans le suivi évaluation et examiné les outils qui sont mis en place.
« Nous avons échangé de façon spécifique sur les indicateurs parce que le plan stratégique est doté d’un cadre logique assorti d’indicateurs et ses indicateurs n’avaient pas été définis. Donc il fallait que les différents acteurs s’approprient non seulement des indicateurs mais sur la base de cela qu’ils puissent eux-mêmes définir les indicateurs, proposer des méthodes de calcul, les sources de vérification et situer les responsabilités », précise Awa OUATTARA.
Les participants ont par ailleurs échangé sur les voies et moyens de gérer efficacement les données. Selon la Consultante, Chargée de la formation, le niveau de progression des connaissances des participants ainsi que leur appréciation sur le déroulement des travaux a aussi été évalué.
« Le prétest et le posttest ont montré qu’il y a eu des acquis. Au prétest, on avait une moyenne de 11/20 et au posttest on tend vers les 16/20. Quant à l’évaluation de l’atelier, on avait trois (03) modalités de réponses (…) on n’a pas collecté de résultats qui ont montré leur insatisfaction de l’atelier », confie Mme OUATTARA.
Des résultats soutenus par les appréciations des participants à l’atelier.
Le Commissaire Augustin PALE apprécie très positivement la formation. Pour lui cette formation a non seulement permis à la Commission de s’approprié son plan stratégique mais aussi son mécanisme de suivi évaluation.
« Ça été l’occasion de confronter nos pratiques d’avant avec ce que nous sommes en train de vouloir mettre en œuvre en termes de système d’évaluation, de suivi, d’apprentissage et de redevabilité vis-à-vis de la Commission. Tout le monde doit jouer sa partition afin de faciliter le mécanisme qu’on va mettre en œuvre. Chaque Commissaire appartient à une sous-commission de la CNDH. Et donc le Commissaire que je suis participe à alimenter ce système de suivi évaluation ne serait-ce que par le biais des activités de ma sous-commission ».
Pour la Commissaire Salamata OUEDRAOGO, cette formation revêt une importance capitale. « Cette formation est venue à point nommé, on en avait besoin. Elle nous a permis vraiment de savoir ce que c’est que le suivi évaluation, redevabilité et apprentissage. Nous avons appris beaucoup de concepts, nous avons compris que c’était un maillon essentiel. Au cours de cette formation, nous avons beaucoup appris des outils qui vont nous permettre vraiment de capitaliser, suivre et de faire ce qui est nécessaire en matière de suivi évaluation. À partir de maintenant, la maison a une mémoire et c’est ce que nous devons travailler à sauvegarder. Mes remerciements vont à ABA ROLI, le partenaire de la CNDH et également à l’équipe des formateurs qui nous ont durant ces trois jours outiller en SERA ».
Le Chef de l’Antenne régionale de l’Ouest de la CNDH, M. Olivier KABRE dit être conscient d’être désormais un acteur du mécanisme de suivi évaluation de la CNDH. « Nous avons appris comment concevoir les outils depuis les termes de référence jusqu’au rapport. Notre contribution sera justement de voir comment contribuer à collecter les données qui seront reversées au niveau de l’unité de suivi évaluation au fur et à mesure que nous menons nos activités. En tant que Chef d’antenne, nous avons d’abord l’obligation d’implémenter ce que nous avons appris comme connaissances et de mettre à la disposition du personnel les outils qui ont été élaboré au cours de cette formation ».
Selon la Responsable de la Cellule genre de la CNDH, Mme Aida DJIGA, cette formation vient renforcer son engagement dans l’atteinte de l’objectif du Plan stratégique 2023-2027 de la CNDH : « La définition des indicateurs, notamment la désagrégation et l’analyse des données permettant d’identifier les disparités de genre en lien avec l’effectivité des droits humains sont des aspects qui ont fortement retenus notre attention ».
Cette formation s’est achevée par la validation d’une politique de suivi évaluation par les participants. « La validation de la politique de suivi évaluation et de redevabilité et ses outils revêt également une importance cruciale. Ils représentent notre engagement envers la transparence, la redevabilité et l’amélioration continue de nos pratiques », a déclaré Gonta Alida Henriette DA.
Les échanges qui ont eu lieu pendant la validation de la politique SERA ont cependant permis de déceler plusieurs aspects qui nécessitent des améliorations que la CNDH s’engage à opérer le plutôt possible pour finaliser les documents.
Pour le Secrétaire Général de la CNDH, M. Paul KABRE, cette formation a donné l’occasion à la Commission de s’auto évaluer et de faire des recommandations en vue d’améliorer le système de suivi évaluation : « En termes de perspectives, ce qui beaucoup attendu de la CNDH, c’est certainement de pouvoir avoir les différents outils pour pouvoir accompagner la mise en œuvre du plan stratégique. Il s’agit notamment du cadre de performance, le cadre de rendement. Aussi cette activité nous a permis de savoir que dans le cadre logique, il y a des indicateurs qui méritent d’être revus à court terme. À court terme également nous allons tout faire pour avoir une étude de référence qui indique la situation de base en 2024 pour pouvoir nous évaluer au fur et à mesure ».
Service communication – CNDH