Message de la Commission Nationale des Droits de l’Humains à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit

Message de la Commission Nationale des Droits de l’Humains à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit

Le 19 juin a été instituée par l’Assemblée générale des Nations unies, depuis 2015, Journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit. A l’occasion de cette commémoration en différée, la Commission Nationale des Droits de l’Humains (CNDH) réaffirme son engagement solennel à travailler en vue de fédérer toutes les forces et intelligences de notre pays pour lutter contre ce fléau dévastateur. À travers le monde et particulièrement au Burkina Faso, les violences sexuelles en temps de conflit continuent de causer d’énormes souffrances et de marquer profondément les vies des victimes et de leurs communautés.

Cette année, le thème de la Journée internationale de l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit est « Attaques contre les centres de santé dans les zones touchées par les conflits : impacts sur les survivant.e.s de violences sexuelles liées aux conflits. Les attaques contre les installations de santé ainsi que la prise pour cible du personnel de santé exacerbent la vulnérabilité des survivant.e.s de violences sexuelles en les privant de soins indispensables. Il est impératif de protéger ces sanctuaires de soins pour s’assurer que les victimes reçoivent le soutien médical et psychologique nécessaire.

Les violences sexuelles en temps de conflit constituent une atteinte grave aux droits humains. Partout à travers le monde où elles ont été observées, les auteurs les ont utilisées de manière systématique et stratégique pour semer la terreur, déshumaniser les populations et mettre à mal le tissu social. Elles constituent de véritables crimes, assez souvent impunis, qui exacerbent les traumatismes et les stigmates, entravant les efforts de réconciliation et de paix.

Dans le contexte de la crise sécuritaire actuelle que vit le Burkina Faso, les violences sexuelles existent et sont enregistrées dans plusieurs localités. Des individus armés non identifiés et pire, certains membres de la famille ou de la communauté, exploitent la vulnérabilité des populations, en particulier celle des femmes, des enfants, des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap. Les communautés, déjà éprouvées par les conflits, sont encore plus déstabilisées par ces actes de barbarie.

Dans un tel contexte, il est important de reconnaître que les personnes déplacées internes (PDI) sont particulièrement exposées à ces violences sexuelles. Vivant dans des conditions précaires et souvent sans la moindre protection, ces populations sont des cibles faciles pour les agresseurs. Les femmes et les filles en particulier, subissent non seulement les violences sexuelles mais aussi la destruction de leurs foyers et de leurs moyens de subsistance, les plongeant ainsi dans un silence traumatisant par peur de stigmatisation et de représailles. Il est dès lors impératif que soient mis en place des mécanismes robustes et efficaces de protection et de soutien psychologique, médical et juridique pour ces populations vulnérables.

En cette journée solennelle, la CNDH du Burkina Faso appelle à une mobilisation générale de toutes les parties prenantes : Gouvernement, organisations internationales, organisations de la société civile, communautés et individus, afin qu’elles s’unissent pour dénoncer avec force ces atrocités et témoigner de notre soutien aux victimes survivantes. Il est essentiel de créer un environnement propice où les victimes peuvent vivre, se déplacer et parler librement sans peur et où la justice est systématiquement rendue.

La CNDH salue le courage et la résilience des survivantes de violences sexuelles. Leur témoignage est crucial pour sensibiliser le monde aux horreurs qu’elles ont endurées et pour exiger que des comptes soient rendus à l’ensemble de la communauté. La CNDH s’engage à faire entendre leurs voix et à défendre leurs droits.

La CNDH note également avec satisfaction la décision du Ministère en charge de la Santé d’accorder systématiquement et gratuitement des certificats médicaux aux victimes de violences basées sur le genre (VBG). Cette initiative est un pas important vers la reconnaissance des souffrances des victimes et leur accès à la justice.

Je vous remercie

 

Pour la Commission, la Présidente

 

Gonta Alida Henriette DA

 

 

 

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