Le 73ième anniversaire du DUDH célébré en différé à Kaya sous l’angle des droits des femmes
La journée des droits de l’homme de l’année 2021, placée au plan international sous le thème « Tous humains, tous égaux », marque le 73ème anniversaire de la DUDH. Il intervient au Burkina Faso dans un contexte national toujours marqué par les inégalités de tout genre en général et les inégalités de sexes en particulier. Tenant compte du thème international de la commémoration d’une part, et d’autre part, du contexte national, la Commission nationale des Droits humains (CNDH), avec l’appui technique et financier du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies au Burkina Faso et la République fédérale d’Allemagne, commémore en différée cette journée sous l’angle des droits des femmes. Cette journée a été célébrée à travers un panel tenu ce vendredi 21 janvier 2022, à Kaya, dans la région du Centre-Nord.
la cérémonie placée sous la présidence du Président de la Commission nationale des droits humains (CNDH), a réuni, dans la salle de conférence du Conseil régional, de nombreuses personnalités dont le gouverneur , les autorités réligieuses et coutumières, militaires et paramilitaires, les acteurs de la promotion des droits humains de la région et des femmes déplacées internes.
Le choix de cette ville pour abriter cette commémoration a une importance et est justifié, car fortement touchée par la crise sécuritaire.
« En matière de respect des droits humains, notre région est particulièrement éprouvée et fait face à un défi lié notamment à la recrudescence des attaques qui engendrent beaucoup de cas d’atteintes au droit à la vie, d’atteintes au droit de propriété, sans oublier les atteintes à dignité avec les cas de viols et de violences basées sur le genre », a expliqué Isaïe Bamogo, directeur régional en charge des droits humains du Centre-Nord.
La région enregistre 566 132 personnes déplacées internes (PDI) à la date du 31 décembre 2021 sur 1 579 976 PDI, soit 79 062 hommes (13,97%), 129 628 femmes soit 22,99 % et 357 442 enfants soit 63%. 1197 cas de violences basées sur le genre ont été constaté dans la région du Centre-Nord selon les chiffres donnés par le Directeur régional des droits humains.
Cette célébration est donc l’occasion de faire passer un message pour Kalifa Rodrigue Namoano, le Président de la Commission, celle d’interpeller l’opinion sur la persistance des inégalités, notamment les inégalités de genre, de sensibiliser les participants et le grand public sur la nécessité d’une meilleure mise en œuvre des normes et principes universels inscrits dans la DUDH, pour davantage de libertés, d’égalité et de respect des droits de tous.
Ce fut l’occasion pour la Représentante du HCDH au Burkina, Zeinab Diabi, de rappeler le discours très important de Michèle Bachelet, la Haute Commissaire des droits de l’Homme aux Nations Unies, prononcé le 10 décembre 2021.
Ces communications ont été suivies d’échanges en vue de formuler des recommandations pour améliorer la protection des droits humains.
Abdoul Bakayoko de la représentation HCDH au Burkina a, quant à lui donner au cours de sa communication un aperçu de l’impact des violations des droits des femmes en période de crise.
Selon lui, les femmes sont trop fréquemment les victimes privilégiées de violations spécifiques et graves du droit international humanitaire comme le viol, sous toutes ses formes (prostitution forcée, exploitation sexuelle, fécondation forcée). Des actes qui portent atteintes à leurs droits fondamentaux.
Pour lui, l’objectif du panel est de réfléchir à de solutions locales de protections des victimes au-delà de toutes les initiatives au niveau international ou régional, au niveau individuel, au niveau familial, au niveau communautaire, au niveau associatif pour que l’impact de la crise les femmes soit réduit à une proportion très négligeable.
Les autres communications développées pour l’occasion ont porté sur le rôle et les missions de la CNDH dans la protection des droits humains dans un contexte de crise sécuritaire, le défi en matière de promotion de l’égalité de genre au Burkina Faso et la contribution des femmes pour une société pacifique et dans la cohésion sociale.