Elections2020: La CNDH et la CIL pour le respect des droits humains et les libertés fondamentales
Les périodes électorales sont souvent caractérisées par des atteintes aux droits humains et de multiples violations de données à caractère personnel et de la vie privée par certains acteurs. Alors que le respect des droits humains et des libertés fondamentales notamment en période électorale est une exigence dans un Etat démocratique.
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et la Commission de l’informatique et des Libertés (CIL) veulent rappeler ce principe aux acteurs politiques prenant part aux élections couplées de novembre 2020. Elles organisent à cet effet, ce mercredi 30 septembre 2020, à Ouagadougou, un séminaire de sensibilisation des acteurs politiques sur les enjeux de la protection des données personnelles et du respect des droits humains en période électorale.
Selon le Président de la CNDH, Monsieur Kalifa Rodrigue Namoano, ce séminaire est d’autant plus important, que les prochaines élections se déroulent dans un contexte difficile, marqué par le terrorisme, un tissu social fragilisé et la maladie de la Covid-19.Dans ce contexte, l’enjeu pour les acteurs du processus électoral, est de relever le défi de l’organisation des élections libres, transparentes, inclusives et apaisées.
Ce faisant, la CIL et la CNDH, toutes deux, autorités de contrôle et de veille suivront de près ces moments d’élections et joueront leur partition pour un bon déroulement du processus.
En effet, dans ce contexte la CNDH à travers ses attributions, mène la surveillance des droits humains à travers des missions de monitoring, d’examen des plaintes, des enquêtes sur des cas de violations des droits humains, la sensibilisation des acteurs étatiques et non étatiques pendant la période électorale.
Quant à la CIL, elle accompagne les différents acteurs à travers des conseils, avis et communication en matière de traitement de données personnelles et le respect de la vie privée en vue d’éviter les manquements liés à la violation de données personnelles par manipulation, aux joutes oratoires électorales déteignant sur la vie privée, à la mauvaise utilisation des réseaux sociaux.
La problématique des droits humains et des libertés est très importante dans le processus des élections et ce, encore plus à l’ère où les nouvelles technologies de l’information et de communication connaissent une expansion au Burkina Faso.
La CIL veut donc apporter sa contribution à l’édification d’une gouvernance vertueuse et citoyenne de l’univers des réseaux sociaux dans un contexte électoral.
Et pour sa Présidente , Madame Marguerite Ouédraogo Bonanet, « Avec plus 1 million 600 utilisateurs de Facebook seul au Burkina, nous devons plus que jamais réfléchir pour transformer cet instrument en un moyen de communication et d’interaction de masse au profit de notre vivre ensemble et de la cohésion sociale ».
Ce séminaire donne l’opportunité aux participants de s’approprier les instruments juridiques et institutionnels des deux institutions de protection de données personnelles et des droits humains.
Le Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), Monsieur Newton Ahmed Barry, Patron de la cérémonie a salué l’initiative, parce que, dit-il « Notre soucis premier, c’est qu’il y ait une quiétude sociale pour que les débats d’ idées, puissent se faire et pour que nous puissions également aboutir à une élection apaisée ».
Pour lui, à l’orée de la précampagne, c’est déjà bon qu’on fixe les garde-fous, qu’on rappelle un certain nombre de principes de l’utilisation des réseaux sociaux.
« Ce n’est pas parce qu’on est assis confortablement derrière son clavier que l’on pense qu’on peut tout dire, et même dire des choses qu’on ne peut pas dire devant la personne qu’on veut mettre en cause », a-t-il ajouté.
Les acteurs politiques présents à la rencontre, épousent cette idée et Maître Gilbert Noël Ouédraogo, candidat ADF/RDA de se prononcer en ces termes: «Il est important que les réseaux sociaux ne soient pas des zones de non droit. Mais que ce soit des zones où il y a la liberté mais la liberté dans la responsabilité … Nous nous engageons à avoir une campagne pacifique parce qu’il ne s’agit pas d’insulter les autres ou de les dénigrer.
Il s’agit de présenter son programme et de faire accepter son programme par le plus grand nombre. On a besoin de s’exprimer, de donner nos idées, en toute transparence et que ces idées soient discuter par tout le monde mais que ces discussions ne donnent pas lieu à des invectives, à des injures, à des calomnies ».
A rappeler que cette activité entre dans le cadre du partenariat pour la mutualisation de certaines actions, signé le 25 août 2020 entre la CNDH et la CIL.