Tournée de sensibilisation dans les régions : La CNDH veut se faire connaitre et être plus proche des populations
La Commission nationale des droits humains(CNDH) a organisé grâce à l’appui financier de l’Institut danois des droits l’homme (IDDH) une tournée régionale pour présenter le mandat de la CNDH et les missions de son Antenne régionale des Hauts-Bassins aux forces vives de plusieurs localités couvertes par ladite antenne.
Après Boromo, Houndé, Bobo-Dioulasso et Banfora, du 19 au 22 mars 2024, l’équipe de présentation de la CNDH a ensuite été accueillie par les forces vives de trois (03) provinces de la région du Sud-Ouest les 27, 28 et 29 mars 2024 respectivement à Dano, Diébougou et Gaoua.
En moyenne 50 participants représentant les autorités administratives, les autorités judiciaires, militaires et paramilitaires, les autorités coutumières et religieuses, les Organisations de la société civile (OSC) et les médias ont pris part à chacune de ces rencontres. Les participants ont eu droit à des communications relatives à l’historique, au mandat, à la composition et au fonctionnement de la CNDH. Les canaux et modalités de saisine et de traitement des requêtes par le Mécanisme de plaintes de la CNDH, la protection des victimes ainsi que le Mécanisme nationale de prévention de la torture sont, entre autres, les thématiques abordées lors de ces rencontres.
Institution nationale des droits de l’homme (INDH) du Burkina Faso, la CNDH existe depuis 2001. C’est une Commission qui a reçu mandat de promouvoir, protéger et défendre les droits humains au Burkina Faso. Composé d’un collège de 11 membres, appelés Commissaires, la CNDH une institution totalement indépendante qui mène ces activités avec les composantes de toutes les sensibilités.
« pour la mise en œuvre de ses différents mandats, elle a en son sein, un mécanisme qui est chargé du traitement des plaintes liées à des violations de droits humains au Burkina Faso. Elle est également la structure nationale chargée de prévenir les tortures dans tous les lieux de privation de liberté. En plus de son mandat général de faire connaitre les droits humains, c’est également un organisme de conseil qui donne des avis mais qui peut également recevoir des demandes d’avis initiées par le gouvernement ou toute autorité publique qui le souhaite », indique Paul KABRE, Secrétaire général de la CNDH.
« Vous conviendrez donc avec moi au regard de ces missions que c’est une institution qui doit être connue des populations, accessibles partout au Burkina Faso, surtout dans notre contexte actuel marqué depuis quelques années par une crise sécuritaire et humanitaire », dira la Haut-Commissaire de la province du Ioba, Madame Bernadette Adenyo/SERME lors de la rencontre des acteurs de la province du Ioba. C’est tout l’intérêt de cette tournée organisée grâce à l’appui financier de l’Institut danois des droits de l’homme et qui a pour objectif principal de mieux faire connaître la CNDH par les populations des 4 régions couvertes par l’antenne régionale des Hauts-Bassins.
Selon la Commissaire Antoinette SAVADOGO/POUYA, on parle de violation de droits humains quand un agent public utilise de manière illégale l’autorité de l’Etat pour enfreindre les droits d’une personne. La CNDH n’est donc pas compétente pour connaitre des litiges entre particuliers qui relèvent des juridictions ordinaires. Elle est également incompétente pour connaitre des affaires déjà portées devant une juridiction. Elle se contente dans ce cas de suivre l’affaire jusqu’à ce que la victime soit rétablie dans ses droits.
Pour joindre la CNDH, plusieurs canaux de plaintes sont à la disposition des citoyens. « Il y a le numéro vert gratuit 80001294, il y a le numéro du service des plaintes 05001415 et il y a aussi le site web www.cndh.bf sur lequel vous pouvez enregistrer votre plainte. Vous pouvez aussi vous déplacer au siège de la CNDH ou à l’antenne régionale de Bobo-Dioulasso », précise Habiba Nafi DIALLO, Juriste à la CNDH.
Quoique poursuivant le même objectif, la CNDH se distingue des acteurs privés des droits humains comme le Mouvement Burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). « Au-delà des dénonciations, la CNDH a la chance de pouvoir avoir toutes ses portes d’entrées pour faire la conciliation afin de voir comment résoudre la question avec les autorités compétentes », explique Bosofa Maturin SOME, représentant la section MBDHP de la province du Tuy.
L’ensemble des participants disent s’être appropriés les contenus des communications et s’engagent par ailleurs à faciliter désormais la transmission des cas relevant de la compétence de la CNDH.
« Les contenus des différentes communications étaient très enrichissantes. Le fonctionnement de la CNDH, les différents mécanismes de défense des droits humains et également comment faire l’alerte pour protéger les droits humains. Et nous pensons qu’en tant que OSC nous pourrons mettre en pratique ces contenus afin de protéger les droits humains dans les différentes localités de la province de la Bougouriba », déclare Madame Sandrine DABIRE, coordonnatrice de l’Association féminine ‘Unissons nous pour la cohésion sociale et le développement de notre localité’ de la province de la Bougouriba.
Le ministère de la justice et la CNDH concourent tous à la promotion, protection et défense des droits humains selon le Directeur régional en charge des droits humains de la région des Cascades « Nous allons travailler vraiment à être une passerelle, un tremplin des citoyens à l’antenne régionale, nous pourrons faciliter cette tâche de transmission des informations, s’ils relèvent que quelque chose vient de la compétence de la Commission nationale des droits humains », rassure Monsieur Ibrahim TRAORE.
La communication du Chef d’antenne régionale des Hauts-Bassins, Monsieur Olivier KABRE, relative au Mécanisme national de prévention de la torture (MNP) a particulièrement retenu l’attention de la représentante de la Coordination des organisations féminines de la région des Hauts-Bassins. « J’ai appris que son Mécanisme de lutte contre la torture vise à prévenir la torture, chose fréquente dans la région des Hauts-Bassins et un peu partout au Burkina Faso. J’ai pu faire la différence entre la torture et la violation. Je vais sensibiliser les autres membres de la coordination et les membres de nos différentes associations » confie Madame Safiatou PODA/ KONATE.
La tenue de cette tournée entre dans la vision globale de la CNDH qui consiste à faire le tour de l’ensemble du territoire national pour présenter la Commission. Selon le Secrétaire Général de la CNDH, la présente tournée financée par l’IDDH va se poursuivre dans d’autres localités, les semaines à venir. L’objectif étant de rencontrer les acteurs des droits humains des 15 provinces couvertes par l’antenne régionale des Hauts-Bassins.
Service communication – CNDH