La CNDH évalue et relance les Groupes de Travail sur la prévention des conflits et des abus/atrocités
Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan stratégique 2018-2021, la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) du Burkina Faso a initié plusieurs actions significatives, en s’appuyant sur des partenariats stratégiques et des soutiens techniques. L’un des principaux partenaires dans cette démarche est l’USAID, qui a apporté un soutien financier et technique à travers le programme « Droits humains et Accès à la Justice » (DHAJ). Ce programme, lancé le 10 novembre 2020, vise à renforcer la promotion des droits humains et l’accès à la justice, en ciblant particulièrement les populations vulnérables et les victimes de violations des droits.
Ce programme est mis en œuvre par un consortium d’organisations respectées, notamment l’Association du Barreau Américain Initiative pour l’État de droit (ABA-ROLI), Freedom House, Search for Common Ground, et Pact. Chacune de ces organisations apporte son expertise unique, créant ainsi une synergie qui enrichit les interventions sur le terrain. Les objectifs de ce programme sont multiples et incluent la sensibilisation des communautés, le renforcement des capacités des acteurs locaux, et la mise en place de mécanismes de réponse rapide aux violations des droits humains.
Contexte et Création des Groupes de Travail
Au cœur de cette collaboration, la création de deux cadres de concertation essentiels s’est avérée être une étape cruciale. Le premier cadre est dédié à la prévention des conflits, des abus et des atrocités, tandis que le second se concentre sur l’assistance aux victimes de ces violations. Pour formaliser cette démarche, la CNDH a adopté deux arrêtés en date du 31 mars 2021 :
- Arrêté n°2021-002/CNDH/CAB : portant création d’un groupe de travail sur les services aux victimes, y compris l’assistance juridique et judiciaire. Ce groupe a pour mission de s’assurer que les victimes reçoivent le soutien nécessaire pour accéder à la justice et bénéficier d’une aide psychosociale appropriée.
- Arrêté n°2021-003/CNDH/CAB : portant création d’un groupe de travail sur la prévention des conflits, des abus et des atrocités. Ce groupe est chargé de développer des stratégies et des programmes visant à sensibiliser la population sur les droits humains, à prévenir les violences et à promouvoir la cohésion sociale.
Au cours des trois années suivantes, ces groupes de travail ont été engagés dans une multitude d’activités. Ils ont élaboré des plans d’action détaillés, organisé des formations pour renforcer les compétences des acteurs locaux, et conduit des campagnes de sensibilisation sur les droits humains. Cependant, malgré ces efforts, des défis importants, notamment l’insécurité croissante dans plusieurs régions du pays, ont freiné certaines de leurs initiatives. Les conflits armés et les violences intercommunautaires ont complexifié la situation sur le terrain, rendant difficile la mise en œuvre des actions prévues.
Évaluation et Relance des Groupes de Travail
Pour répondre à ces défis, la CNDH, avec le soutien technique et financier d’ABA-ROLI, a décidé de procéder à une évaluation exhaustive des actions menées par ces deux groupes de travail. Ce processus d’évaluation a été conçu pour analyser en profondeur la pertinence et l’efficacité des interventions réalisées, afin de déterminer les ajustements nécessaires pour optimiser leur impact.
L’évaluation a abouti à l’élaboration de deux rapports distincts : le premier concernant le groupe dédié aux services aux victimes, et le second sur la prévention des conflits. Ces rapports ont été fondamentaux pour identifier les points forts et les faiblesses des groupes de travail, ainsi que les leçons apprises tout au long de leur fonctionnement. Parmi les défis identifiés figuraient la nécessité d’une meilleure coordination entre les acteurs impliqués et un besoin accru de ressources pour soutenir les initiatives sur le terrain.
L’atelier de restitution et de discussion des résultats de cette évaluation s’est tenu le 18 septembre 2024 à Ouagadougou, dans un cadre propice à l’échange et à la réflexion. Cet événement a été présidé par Gonta Alida Henriette DA, Présidente de la CNDH, et a réuni des participants provenant de diverses régions du Burkina Faso, y compris des représentants de la société civile, des institutions gouvernementales, des organisations internationales et des acteurs communautaires.
Les objectifs de cet atelier étaient multiples et s’articulaient autour des thématiques suivantes :
- Présentation des résultats de l’évaluation des groupes de travail : Au cours de cet atelier, les résultats de l’évaluation ont été partagés avec l’ensemble des participants. Cela a permis de dresser un bilan clair des actions menées, des succès obtenus, ainsi que des obstacles rencontrés.
- Discussion et réorganisation de la composition et du fonctionnement des groupes : Les participants ont engagé des discussions ouvertes sur la composition actuelle des groupes de travail, identifiant des opportunités pour diversifier les membres et renforcer les capacités des acteurs impliqués. L’objectif était de garantir une représentation équitable et inclusive, reflétant ainsi la diversité des réalités vécues par les différentes communautés.
- Validation d’un nouveau format pour un meilleur fonctionnement des groupes de travail : Un consensus a été atteint autour d’un nouveau format opérationnel qui favorise une meilleure collaboration et un partage d’expériences entre les membres des groupes. Ce nouveau format devrait faciliter la communication et l’échange d’informations, rendant ainsi le fonctionnement des groupes plus dynamique et réactif.
- Élaboration d’un nouveau plan d’action et d’une stratégie d’intervention adaptée : Sur la base des discussions et des résultats de l’évaluation, les participants ont collaboré à l’élaboration d’un plan d’action révisé qui répond aux enjeux actuels. Ce plan intègre des stratégies innovantes pour renforcer l’impact des actions sur le terrain, en mettant l’accent sur la prévention des violences et l’assistance aux victimes.
Vers de Nouvelles Perspectives
Un élément clé de cette évaluation a été l’expansion du programme DHAJ en septembre 2022, qui est passé de quatre à sept régions, incluant désormais la Boucle du Mouhoun, les Cascades, le Sud-Ouest et les Hauts-Bassins. Cette extension géographique a engendré de nouveaux défis, notamment en termes de sécurité et d’adaptation des stratégies d’intervention. Il était donc impératif de réviser les stratégies d’intervention pour mieux répondre aux besoins variés des populations dans ces nouvelles zones d’intervention.
L’atelier a également permis d’explorer de nouvelles perspectives et d’identifier des pistes d’action concrètes pour améliorer l’impact des groupes de travail. Grâce à des discussions fructueuses, les participants ont convenu de la nécessité de renforcer la collaboration entre les groupes de travail et les acteurs communautaires afin de maximiser l’efficacité des initiatives mises en place.
À l’issue de ces échanges, un consensus a été établi autour d’un nouveau plan d’action qui met l’accent sur l’adaptabilité et la réactivité face aux évolutions du contexte sécuritaire et socio-économique. La réorganisation des groupes de travail vise également à renforcer leur contribution au travail de la CNDH, en leur permettant de mieux s’adapter aux défis contemporains.
En Route pour un Avenir Plus Solide
Cet atelier constitue un tournant majeur dans la gestion et l’organisation des Groupes de Travail de la CNDH. La Présidente de la CNDH a souligné l’importance de cet engagement collectif, tout en remerciant les participants pour leur dévouement et leur volonté de collaborer pour la promotion des droits humains au Burkina Faso. Elle a également exprimé sa gratitude envers les partenaires techniques et financiers pour leur soutien continu, qui a été déterminant dans la mise en œuvre des actions menées jusqu’à présent.
L’impact de cet atelier sera significatif pour la continuité des efforts déployés en faveur de la protection des droits humains, en particulier dans les zones confrontées à des défis sécuritaires accrus. En renforçant la coordination entre les différents acteurs et en adaptant les stratégies d’intervention, la CNDH s’engage à garantir que les droits fondamentaux des citoyens soient respectés et protégés, même dans un contexte aussi complexe.
Cet engagement réaffirme la volonté de la CNDH de jouer un rôle de leader dans la défense des droits humains au Burkina Faso, tout en s’appuyant sur des partenariats solides et des actions concertées. À travers ces efforts, la CNDH aspire à construire un avenir où les droits de chacun sont non seulement respectés, mais également promus et défendus avec vigueur.
Service communication-CNDH
Félicitations à la CNDH et à l’ensemble de ses PTF & parties prenantes. Vraiment bien vu car « mieux vaut prévenir que guérir ». Les conflits et les abus/atrocités sont de véritables dangers pour le développement durable. Bravo pour votre et notre engagement.