CNDH et OSCs partenaires : Rencontre d’échanges pour mieux coordonner le travail de documentation et de rapportage en droits humains
Instituer un cadre d’échanges périodique entre la CNDH et les OSCs partenaires du programme « Droits humains et accès à la justice au Burkina, (DHAJ) », telle était la recommandation principale sortie de l’atelier pause et réflexion du programme DHAJ tenu en août 2022. C’est désormais chose faite. La première rencontre s’est tenue ce vendredi 31 mars 2023 à Ouagadougou. Une trentaine de participants composés de représentants d’OSCs venus de quatre régions d’intervention du programme et de membres de la CNDH ont participé à cette rencontre facilitée par l’Association du Barreau Américain-Initiative pour l’Etat de Droit (ABA-ROLI) et Freedom House.
La Vice-Présidente de la Commission nationale des droits humains Alida Gonta Henriette DA a présidé le cadre de concertation entre la CNDH et les Organisations de la société civile (OSCs) partenaires de mise en œuvre du Programme DHAJ.
Cette rencontre avait pour objectif d’améliorer la collaboration entre la CNDH et les OSCs en matière de documentation et de rapportage de violations de droits humains au Burkina Faso. Madame la Vice-Présidente a de ce fait rappelé que cette rencontre est la réalisation du souhait de toutes les parties de s’accorder sur la manière de travailler ensemble pour améliorer leur partenariat.
Selon elle, c’est un partenariat gagnant-gagnant. « On ne peut pas collaborer efficacement sans savoir exactement qu’est-ce que l’autre partie attend de nous. Nous sommes conscients que sans les OSCs, la CNDH sur le terrain ne pourra pas travailler efficacement. Ce cadre va nous permettre de mieux peaufiner ce partenariat gagnant-gagnant. C’est pourquoi nous remercions ABA-ROLI pour cette stratégie d’approche qui nous permet de gagner doublement. », a- t-elle souligné.
Il s’est agi pour les participants de s’accorder, au cours de la rencontre, sur :
- la collaboration entre la CNDH et les OSCs en matière de documentation et de rapportage en droits humains ;
- la définition d’un mécanisme pratique de partage rapide d’alertes sur les allégations de violations des droits humains nécessitant des réponses urgentes ;
- l’identification des moyens d’optimisation de l’exploitation par la CNDH des données transmises par les OSCs ; et
- la définition d’un mécanisme de communication entre la CNDH et les OSCs sur des allégations transmises à la CNDH par les OSCs.
Pour ce faire, la CNDH a présenté aux participants deux communications visant à permettre aux participants de s’imprégner de ses méthodes de travail en matière de documentation et de rapportage en droits humains. La première Communication a été présentée par Germaine KIEMA, Cheffe du Service Plaintes de la CNDH. Elle a expliqué la méthodologie de rédaction des rapports d’investigation sur les allégations de violations des droits humains par la CNDH.
La deuxième communication, présentée par le Conseiller Kouzodon DA, Chef de Service droits civils et politique de la CNDH, a porté sur le standard de preuve de motifs raisonnable adopté par la CNDH dans le cadre de l’exécution de ses missions d’investigation. Le standard de preuve « est un seuil de certitudes qui doit être atteint pour pouvoir tirer des conclusions sur des informations collectées lors de la documentation des violations ou atteintes aux droits humains », a-t-il précisé. Pour lui, le standard de preuve sert de cadre de référence pour les acteurs de droits humains et moyen de preuve, de transparence et d’objectivité dans leur travail de documentation des violations ou atteintes des droits humains.
Chaque communication a été suivie des discussions en groupes pour discuter de l’harmonisation des approches et méthodes de travail en matière de documentation et de rapportage en droits humains entre la CNDH et les OSCs partenaires.
Lors des échanges, les participants se sont accordés sur la nécessité d’établir une cartographie fiable des OSCs, et de mettre en place un cadre de communication permettant le partage d’informations sur les cas référencés.
Avant de clore la rencontre, la Vice-Présidente de la CNDH s’est réjouie de la qualité des discussions qui contribueront à renforcer la collaboration entre la CNDH et ses partenaires des OSCs. Elle a réitéré ses remerciements au Directeur -Pays de ABA-ROLI, Alain Kisombwe et au Directeur de FREEDOM House, Igor Ngima pour la facilitation des échanges.