Protection des défenseurs des droits humains : Les acteurs s’approprient le manuel d’alerte précoce de la CNDH
La Commission nationale des droits humains (CNDH) a organisé en collaboration avec le PNUD dans le cadre du programme CoSED, une session de formation de cinquante (50) Défenseurs des droits humains (DDH) des régions du Sud-Ouest, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et des Hauts Bassins sur le manuel de procédure opératoire du dispositif d’alerte précoce et de réponse rapide. Cette formation s’est tenu du 30 mai au 1er juin 2023 à Bobo Dioulasso, afin de permettre à ces DDH de s’approprier ledit manuel pour une utilisation efficace.
Taxés de complicité avec les groupes terroristes, lorsqu’ils dénoncent les violations des droits humains commis par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), les Défenseurs des Droits Humains (DDH) sont victimes d’injures, de menaces de mort, d’intimidation, d’arrestations arbitraires et de destructions des biens privés depuis l’exacerbation de la crise sécuritaire au Burkina Faso. Une situation préjudiciable qui n’est conforme ni à la Constitution ni à la loi N°039-2017/AN du 27 juin 2017 portant protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso.
En effet, rappelle la Présidente CNDH, Gonta Alida Henriette DA, « les instruments juridiques internationaux auxquels le Burkina a souscrit, lui impose trois types d’obligations, qu’il se doit de mettre en œuvre en tout temps, respecter, protéger et réaliser les droits humains ».
Pour elle, la tâche des défenseurs des droits humains est l’expression d’un engagement citoyen pour le bien être individuel et pour le renforcement d’un Etat de droit. Cependant, elle n’est pas toujours bien comprise par les différents acteurs de cette situation qui, s’est exaspérée avec des enlèvements quotidiens dû à la crise sécuritaire.
La CNDH, en tant que Mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains (MNPDDH), entend à travers cette session de formation anticiper les risques encourus par les DDH, en raison de leurs activités, et favoriser une réaction efficace contre les agressions et les menaces à leur égard, par des mesures de protection effectives.
La formation qui se veut participative et interactive s’est articulée autour de huit (08) thématiques en lien avec le statut des DDH, l’organisation et le fonctionnement du dispositif d’alerte précoce et de réponse rapide, les acteurs de la réponse, les techniques de plaidoyers pour la protection des DDH en temps de crise sécuritaire, entre autres.
Dans le cadre de cette activité, explique, Kouzodon DA, Conseiller en droits humains et l’un des formateurs, » il s’agissait de permettre aux participants de savoir qu’au niveau de la CNDH, lorsqu’ils sont en situation de violations de droits humains, dans le cadre de leurs engagements pour la défense des droits humains, il y a un mécanisme qui les protège et comment il fonctionne ». Ils peuvent saisir le mécanisme national de protection des droits humains de la CNDH à travers ses canaux de saisine habituelle, numéro vert: 80001294 , le site www.cndhburkina.bf ou se déplacer au siège de la Commission.
Télécharger le manuel en cliquant sur la couverture du manuel ci-dessous.
En rappel, le manuel de procédure opératoire du dispositif d’alerte précoce et de réponse rapide a été élaboré dans la perspective de l’opérationnalisation du MNPDDH par un Groupe de travail composé d’organisations de DDH y compris la CNDH et présenté aux participants au 2e Forum national des DDH qui s’est tenu à Ouagadougou du 13 au 15 septembre 2022.
La session de Bobo-Dioulasso marque le début d’une série de formations des OSCs droits humains à l’utilisation du manuel qui aura lieu dans plusieurs régions, le Plateau Central, de l’Est, du Centre-Sud et du Centre-Est.
Service de communication