Protection et respect des droits humains : Le Cadre de concertation de la région du Centre-Nord mise en place
La région du Centre-Nord dispose désormais d’un cadre de concertation pour la protection et le respect des droits humains. La session de mise en place de ce cadre a eu lieu, le 28 novembre 2023 à Kaya, Chef-lieu de la région. Les acteurs présents ont pu échanger sur sa composition, ses attributions et son fonctionnement. Outre la réflexion sur l’ossature de ce cadre, la session a été marquée par deux communications qui ont permis d’alimenter les discussions.
La première communication a été animée par le Conseiller en droits humains, Winiabané Albain SOME, par ailleurs Chef de service des droits économiques, sociaux et culturels à la Commission nationale des droits humains (CNDH). Son exposé avait pour objectif de présenter la Commission, son mécanisme de plainte et les défis auxquels elle fait face dans le cadre de la protection des droits humains.
Selon Albain SOME, les défis actuels de la CNDH résident dans l’inaccessibilité de certaines zones à cause de l’insécurité, le respect des droits humains dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, la déconcentration de la Commission, l’accréditation au statut A auprès de l’Alliance mondiale des INDH (GANHRI), entre autres.
En tant qu’interface entre les citoyens et les autorités en matière de droits humains, la connaissance et l’appropriation du mécanisme de plainte par les populations sont importantes pour la Commission. En effet c’est ce mécanisme qui précise les voies et moyens par lesquels la CNDH peut être saisie en cas de violations de droits humains. C’est notamment l’appel téléphonique gratuit au numéro vert 80 0012 94, l’adresse postale pour le courrier physique, l’Email, le site web, WhatsApp, la page Facebook pour les plateformes numériques, et le déplacement dans les locaux de la CNDH pour les plaintes ou dénonciations physiques.
La deuxième communication était relative aux défis liés à la sécurisation du territoire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Cette présentation a été animée par le Directeur régional des transmissions des armées, Capitaine Lassané OUEDRAOGO. Selon lui, les défis majeurs des FDS consistent dans la reconquête de tout le territoire national, la résolution de la crise humanitaire et le respect des droits humains. Pour ce faire, plusieurs réformes allant dans le sens du maillage du territoire, la multiplication des actions civilo-militaires en passant par la formation et la surveillance du respect des droits humains par les unités opérationnelles ont été entreprises par les autorités militaires et paramilitaires. « Conscientes que le respect des droits humains est l’un des défis majeurs à relever pour parvenir à une véritable paix et sécurité, des mesures importantes ont été prises à cet effet. », dira le Capitaine OUEDRAOGO. Il s’agit notamment de l’existence d’une cellule prévôtale dans chaque unité opérationnelle sur le terrain et dont la mission consiste à prévenir toute violation des droits humains et de réunir le cas échéant les preuves de violations des droits humains. Il ajoute que dans tous les cas, les FDS avant d’être déployées sur les terrains passent d’abord par une phase de mise à conditions opérationnelles durant laquelle des modules relatifs au respect des droits humains leurs sont dispensés. Il a enfin rassuré les participants que des poursuites pénales et des sanctions sont prévues en cas de non-respect des règles d’engagement.
Les interventions des participants ont surtout porté sur les mécanismes de prévention et de protection contre les violations des droits humains mise en œuvre aussi bien par les FDS que par la CNDH dans le contexte de lutte antiterroriste. L’adoption de l’ossature du cadre s’est faite par acclamations des participants. L’entrée en vigueur de ce cadre interviendra après la signature d’un arrêté de création par le Gouverneur du Centre-Nord. Avant de clôturer les travaux, la Présidente de la CNDH a réitéré ses remerciements aux participants pour leur assiduité et leurs contributions diverses. Pour elle, la session a atteint ses objectifs. « Vraiment, je suis contente de voir que les gens ont contribué, ils ont exprimé leurs préoccupations et on a pu enfin parvenir », a déclaré Gonta Alida Henriette DA.
Service communication – CNDH