Renforcement de capacités : Les membres de la CNDH formés aux techniques d’investigation
Du 26 au 28 juillet 2021, a eu lieu une formation des membres et du personnel de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) sur les techniques d’enquêtes et d’investigations de graves violations des droits humains en situation de crise sécuritaire et d’accompagnement des victimes dans leur quête de justice.
La dégradation de la situation sécuritaire au Burkina Faso a entraîné une augmentation du nombre et un changement dans la nature des violations et abus graves des droits de l’homme, commises dans le pays. La formation se veut un besoin de renforcement de capacités des commissaires et du personnel de la CNDH pour mener à bien leurs missions d’enquêtes sur les violations des droits humains au Burkina Faso.
Pour ce faire, les Commissaires et le personnel outillés, devront pouvoir déceler les vraies informations des fausses, documenter les informations et protéger les témoins et les victimes dans la confidentialité.
L’idée, selon Valérie Gabard, co-fondatrice de l’ONG UpRight et formatrice, « c’est de donner à cette Institution relativement jeune, un cadre systématique et des outils pour faciliter le travail des enquêteurs sur le terrain ».
Plusieurs thématiques ont été abordées pour permettre aux participants d’avoir les bagages nécessaires pour les enquêtes, la rédaction des rapports, la documentation des informations, la protection des données.
Une formation qui est la bienvenue pour les Commissaires, car elle permet de conforter les enquêteurs dans certaines de leurs pratiques et d’ajuster d’autres afin de se conformer aux pratiques standards internationales.
« Le volet qui m’a beaucoup marqué, c’est le point concernant la protection des données et des témoins mais aussi la protection de l’équipe qui part sur le terrain. On se préoccupe plus pour la sécurité des témoins et des victimes en nous oubliant nous-mêmes, l’équipe qui part sur le terrain. Le fait de mettre l’accent sur ces points va nous permettre de prendre la pleine mesure de notre travail de documentation sur la situation des droits humains au Burkina Faso », apprécie Albain Somé, Conseiller en droits humains à la CNDH.
C’est aussi une remise à niveau de tout le personnel, dira la Vice-Présidente de la Commission, Alida Gonta Dah, « N’étant pas tous issus de la même formation, ça nous permet de nous mettre tous au même niveau de compréhension et de pouvoir converger vers les objectifs de notre mandat ».
Cette troisième formation de renforcement des capacités des membres de la CNDH entre dans le cadre du programme «Droits Humains et Accès à la Justice au Burkina Faso », (DHAJ), programme financé par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et mis en œuvre par un consortium comprenant l’Association du Barreau Américain Initiative pour l’Etat de droit (ABA ROLI), Freedom House, Search For Common Ground et Pact.
toute une série d’activités de renforcement de capacité a été identifiée à l’issue d’une évaluation commune entre les partenaires et la Commission conformément à son plan stratégique et répondant à l’objectif premier du programme DHAJ, qu’est d’accompagner la CNDH à remplir efficacement sa mission.
« Il y a eu d’énormes progrès dans la réalisation de ce plan de renforcement depuis le lancement du projet, il y a huit mois(…) A ce stade, je ne peux qu’être satisfait des résultats que nous avons réalisés depuis», apprécie Alain Kisombwé, Directeur-pays de ABA-ROLI.
Motif de satisfaction également pour la Vice-Présidente qui saisit l’occasion pour remercier ces partenaires qui ont su toucher du doigt nos préoccupations réelles de la Commission pour son ancrage dans le paysage institutionnel du Burkina Faso.