Situation sécuritaire : La Commission nationale des droits humains appelle le gouvernement à protéger les personnes vivant sur le territoire burkinabè
Dans cette déclaration, la Commission nationale des droits humains (CNDH) s’indigne des violences, dont celles de Yirgou-Fulbè, qui ont cours au Burkina et qui ont provoqué la mort de plusieurs personnes. Elle appelle de ce fait le gouvernement à garantir la sécurité des personnes vivant sur le territoire burkinabè.
Le Burkina Faso traverse, depuis quelques années, une situation sécuritaire très préoccupante suite à de multiples actes terroristes perpétrés sur le territoire national. Cette situation d’insécurité a occasionné notamment la destruction de biens matériels, la déscolarisation de nombreux enfants dans certaines localités, le déplacement massif de populations et surtout des pertes en vies humaines et de nombreux blessés aussi bien dans les rangs des vaillantes forces de défense et de sécurité qu’au sein des populations civiles.
Ces épisodes d’une cruauté inhumaine ont atteint leur paroxysme le 1er janvier 2019 à Yirgou-Fulbé. En effet, ce village situé dans la commune de Barsalogho, région du Centre-Nord, a été le théâtre de violences meurtrières consécutives à une attaque menée par des individus armés non-identifiés. Ces évènements malheureux ont provoqué de nombreuses atteintes aux droits humains et plus particulièrement au droit à la vie.
La Commission nationale des droits humains (CNDH), en sa qualité d’institution nationale de promotion, de protection et de défense des droits humains créée par la loi N°001/AN du 24 mars 2016 :
• condamne fermement ces actes ignobles et attentatoires à la dignité et à la vie humaine ;
• manifeste sa compassion et présente ses sincères condoléances aux familles endeuillées ;
• formule ses vœux de prompt rétablissement aux blessés et exprime sa solidarité aux personnes affectées par ces évènements ;
• exprime son indignation face à ces violences qui ont causé des pertes en vies humaines, des atteintes à l’intégrité physique, des déplacements forcés de populations et des destructions de biens privés ;
• interpelle le gouvernement et les pouvoirs publics sur leurs obligations de garantir la sécurité et la protection à toutes les personnes vivant sur le territoire burkinabè, conformément aux dispositions de la Constitution, aux engagements internationaux et sous régionaux auxquels le Burkina Faso a souscrit ;
• s’inquiète fortement des graves risques de dégradation de la cohésion sociale et invite les populations à la retenue et à faire preuve d’humanité, de tolérance pour une cohabitation pacifique.
La CNDH exhorte et encourage la Justice à donner une suite judiciaire diligente à ces actes de barbarie passibles de sanctions pénales.
La Commission se saisit de cette situation qu’elle suit attentivement et s’engage à contribuer à la recherche de solutions pour que les droits humains soient respectés sur l’ensemble du territoire.
Fait à Ouagadougou, le 06 janvier 2019
Pour la Commission Nationale des Droits Humains
Le Président
Kalifa Yemboado Rodrigue Namoano