Droits de travailleurs migrants au Burkina Faso : Les membres de la CNDH et des OSC à l’école du Comité de protection des droits des travailleurs migrants

Droits de travailleurs migrants au Burkina Faso : Les membres  de la CNDH et des OSC à l’école du Comité de protection des droits des travailleurs migrants

La Commission nationale des droits humains (CNDH) organise en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), une session de formation sur le suivi de la mise en œuvre des recommandations du Comité des travailleurs migrants au profit des organisations de la société civile (OSC) et des membres et personnel de la CNDH.  Plus d’une vingtaine de personnes venues de plusieurs localités du pays prennent part à cette session du 8 au 10 novembre 2023, à Ouagadougou.

Cette session de formation est facilitée par le HCDH dans le cadre du Projet PROMIS, une initiative conjointe de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et du HCDH lancé en 2017.

Le projet POMIS vise à soutenir les Etats de l’Afrique de l’Ouest dans la prévention et le combat contre le trafic de migrants, la traite des personnes et les autres crimes connexes liées à la migration irrégulière conformément aux principes des Nations Unies.

Le Burkina a ratifié la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, le 26 novembre 2003. Le Comité pour la protection des droits des travailleurs migrants a examiné le deuxième rapport périodique du Burkina Faso les 30 et 31 mars 2022. Lors de cet examen, le Comité avait relevé que ni la CNDH ni les OSC n’ont pu fournir leurs contributions. C’est ainsi qu’il a attiré l’attention sur la nécessaire participation de la CNDH et des OSC à la mise en œuvre de la Convention et des observations finales.

C’est dans la dynamique d’améliorer les capacités de la CNDH et des OSC dans le suivi de la mise en œuvre des observations finales du Comité pour la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles que cette formation a été initiée.

De par sa position géographique, le Burkina Faso est à la fois un pays d’accueil et de transit de migrants. Lors du 5ème recensement général de la population et de l’habitation, il a été dénombré environ 37 921 personnes de nationalité étrangère dont 18515 de sexe féminin au Burkina Faso.

Dans son Discours d’ouverture, la Représentante de la Présidente de la Commission, la Commissaire, Antoinette POUYA/SAWADOGO a remercié l’ensemble des participants pour l’intérêt accordé aux droits humains en général et aux droits des migrants en particulier. Selon elle, les migrations lorsqu’elles sont bien gérées profitent aussi bien aux pays d’accueil qu’aux pays de transit ou de départ. Cependant, force est de constater que malgré ces avantages certains, les travailleurs migrants sont souvent victimes d’exploitation, de discrimination et de traite surtout lorsque ceux-ci n’ont pas de documents officiels. « Cette formation nous permettra de contribuer efficacement au suivi de la mise en œuvre des observations finales pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. À la suite de ce suivi, je demeure convaincue que vos différentes structures seront à même de produire des rapports alternatifs ou parallèles lors du prochain passage du Burkina Faso devant le Comité », a-déclaré Antoinette POUYA/SAVADOGO. Elle a par ailleurs traduit les remerciements de la CNDH au HCDH et à l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) dont les appuis ont permis l’organisation de cette formation avant d’inviter les participants à prendre activement part aux travaux de la session.

Le Représentant du HCDH a quant à lui, exprimé la satisfaction de son institution pour la tenue de cette activité. Pour le HCDH, l’organisation de cette formation vise à améliorer l’implication de la CNDH et des OSC à la mise en œuvre des dispositions de la Convention au Burkina Faso mais également et surtout à renforcer l’interaction avec le Comité des travailleurs migrants, en vue l’examen à mi-parcours en 2024 de la mise en œuvre des recommandations et d’apporter leur contribution en 2027 au troisième rapport. « S’il est vrai que la mise en œuvre de la Convention et des recommandations du Comité incombe au premier rang à l’État, il n’en demeure pas moins que la CNDH ainsi que les organisations de la société civile ont un rôle important à jouer », a précisé M. KENON. Il a de ce fait souhaité que les participants prennent pleinement leur place dans le dialogue entre le gouvernement et le Comité en apportant leurs contributions pour une vue plus large de la situation des droits des migrants au Burkina Faso. Ce fut également l’occasion pour lui d’exprimer les remerciements du HCDH au Royaume des Pays Bas pour son soutien à la mise en œuvre du projet PROMIS.

Le rôle du HCDH dans la protection des travailleurs migrants, les mécanismes internationaux de protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, l’aperçu des observations finales du Comité des travailleurs migrants concernant le Burkina Faso, ainsi que la pratique de la CNDH et des OSC en matière de suivi de la mise en œuvre des recommandations, sont entre autres modules qui seront abordées à cette session. Des séances de travaux de groupes permettront aux participants d’adopter une esquisse de stratégie de suivi des recommandations du Comité de protection des droits des travailleurs migrants.

Pour rappel, la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, est entrée en vigueur le 1er juillet 2003. Elle définit les normes minimales que les Etats parties devraient appliquer aux travailleurs migrants et aux membres de leur famille quel que soit leur statut migratoire.

Service communication – CNDH

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