«Droits Humains et Accès à la Justice » : Une pause réflexion avec les partenaires nationaux.
« Droits Humains et Accès à la Justice » financé par l’USAID, est un programme mis en œuvre au Burkina Faso pour une durée de 3 ans, de mai 2020 à avril 2023, dans les régions à fort défi sécuritaire notamment le Nord, le Centre-Nord, l’Est et le Sahel. Un consortium d’ONG comprenant, l’Association du Barreau Américain, Initiative pour l’Etat de Droit (ABA-ROLI), Freedom House, Search For Common Ground et PACT, sont chargés de dérouler le programme au Burkina. Le programme tire vers sa fin. Du 09 au 11 août 2022, à Ouagadougou, ce consortium d’ONG et les partenaires nationaux, composés de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et des Organisation de la Société Civile (OSC) droits humains, ont marqué une pause pour faire le point sur les projets exécutés, échanger sur les bonnes pratiques et sur les ajustements à apporter aux nouveaux projets de la dernière année du programme.
Cette pause réflexion a rassemblé tous les acteurs qui interviennent dans le programme et a permis aux uns et aux autres de tous se rencontrer, de connaitre les domaines d’intervention de chacun. Chaque OSC s’est prêté à l’exercice de présentation de son bilan d’activité, des difficultés rencontrées et des bonnes pratiques.
Par ailleurs, Christian Ouédraogo, Spécialiste Senior Droits Humains pour Freedom House, explique que cette pause-réflexion était nécessaire pour les deux groupes de partenaires de mise en œuvre, notamment les partenaires internationaux et les partenaires nationaux. Ils entament bientôt la dernière année du programme qui débutera en octobre 2022 et prendra fin en avril 2023.
Cet atelier avait pour but de faire le bilan des activités menées par Freedom House et donner des informations aux nouvelles OSC présélectionnées pour la mise en œuvre des projets à venir.
C’est aussi l’occasion de tirer les leçons et de discuter des bonnes pratiques pour renforcer les informations à transmettre aux nouvelles OSC pour qu’elles puissent les utiliser à bon escient.
En effet, Freedom House intervient dans le programme « Droits Humains et accès à la justice » dans le domaine de renforcement de capacités des OSC, sur les outils pour la collecte d’informations, de documentation mais aussi de plaidoyer afin qu’elles soient plus autonomes dans leur travail à la fin du programme. Mais aussi, il appuie les OSC à travers la subvention de leurs projets.
Amadou Dicko du Centre pour la Bonne Gouvernance au Sahel est l’un des bénéficiaires des appuis de Freedom House. Pour lui, cette pause a été beaucoup bénéfique. Ce fut le lieu d’un partage d’expériences et cela a permis du même coup de se connaître entre les OSC qui travaillent avec le même partenaire.
« Nous sommes vieux dans le travail de défenseurs des droits humains, mais nous n’avions pas d’outils. Sincèrement, il faut le reconnaître que nous faisions le travail sans savoir pourquoi on le faisait, comment on le faisait. C’était un travail bénévole mais avec les différentes formations que nous avions eues avec Freedom, nous avons compris que le travail de défenseurs était carrément un métier. Être défenseurs des droits humains, la documentation doit suivre certaines règles », dit-il.
Il se réjoui de cette session. « Il faut dire qu’il y a longtemps que j’ai suivi une rencontre qui m’a été assez bénéfique, j’ai été très bien outillés avec les nouvelles informations », a laissé entendre.
Il y a des motifs de satisfaction chez Alain Kisombwé, le Directeur pays du Barreau Américain Initiative, pour l’Etat de Droit (ABA-ROLI), le lead de la mise en œuvre du programme, au vue de tous les échanges avec les partenaires nationaux. « Il était de bon ton de prendre des informations auprès de ces partenaires pour se projeter pour la dernière année du programme. Ça nous réjouit de voir tous ces témoignages en termes d’expériences terrain, d’appui financier, de formations », dit-il.
Onze (11) OSC ont été présélectionnés pour la dernière année du programme afin de bénéficier du financement de Freedom House. Pour Fatimata Dabiré Sawadogo, Chef du Département des Droits Humains et Coexistence au Centre de formation et documentation citoyenne (CIDOC), après ce partage d’expérience, prévoit de mieux faire dans l’avenir si son projet est retenu en mettant en pratique les bonnes leçons apprises.
Augustin Irwaya Ouédraogo, d’exprime avec son amertume parce que le programme prendra bientôt fin. « Mais nous nourrissons l’espoir que le partenaire va donner une suite parce que nous continuons de faire face à des défis et avions besoins toujours d’accompagnement surtout dans ce contexte d’insécurité où les violations de droits humains sont légions », explique-t-il.
A noter que les OSC ont été édifiées sur les appuis financiers qu’elles reçoivent des partenaires et comment travailler dans le contexte d’insécurité sur le terrain. Sourabié Aboubacar, le Responsable du suivi-évaluation, à Search for Common Ground a présenté l’étude sur l’analyse du contexte tenant compte du changement du climat socio-politique notamment du coup d’’Etat survenu le 24 janvier 2022. Il conseille de travailler avec prudence car le contexte d’insécurité est toujours en ébullition, préoccupant avec une démultiplication des incidents sécuritaires avec à la clé des violations des droits humains dans les régions d’intervention du programme. Sur le terrain, il recommande d’observer la prudence, d’éviter de s’exposer elles-mêmes, d’exposer leurs partenaires terrain et de compromettre la poursuite du programme.
Des stratégies à mettre en œuvre pour une meilleure collaboration entre la CNDH et les OSC ont été identifiées afin de permettre une synergie d’action des acteurs terrain.