La CNDH se dévoile dans les Cascades et les Hauts- Bassins »
La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) se dévoile ses missions, présenter son antenne régionale, son mode de saisine dans les régions des Hauts-Bassins et dans les Cascades. Cette tournée bénéficie du financement de l’Union Européenne dans le cadre de son programme « Appui à la Commission Nationale des Droits Humains pour la mise en œuvre de ses missions en matière de promotion et de protection des droits humains ».
Institution nationale de promotion, de protection et de défense des droits humains et de prévention et de lutte contre la torture au Burkina, la mise en œuvre effective de son mandat nécessite une collaboration étroite avec les autres acteurs étatiques et non étatiques du domaine des droits humains. C’est pourquoi la loi l’autorise à développer des réseaux et des relations de coopérations avec les institutions nationales et internationales, les organisations de la société civiles au plan national et international poursuivant les mêmes objectifs.
Bien qu’existant depuis 2001, la CNDH a vu son mandat renforcé au fil du temps pour la conformer « aux principes de Paris » en 2016 mais elle demeure jusque-là peu connue du grand public et son mandat non encore maitrisé aussi bien par les pouvoirs publics que par les populations, les destinataires et les bénéficiaires de ses actions.
Afin de remédier à cela, la Commission a entrepris des actions de communication et un processus de rapprochement de la population. Outre les actions de communication et les moyens interactions (numéro vert : 80001294, site web : www.cndhburkina.bf, les pages sur les réseaux sociaux) mis en place, le processus s’est vu matérialisé par l’ouverture de sa première antenne régionale qui couvre les quatre régions de l’ouest du pays.
Cette première antenne ouverte officiellement le 17 décembre 2021 se veut une phase expérimentale devant déboucher à court terme sur l’ouverture d’autres antennes régionales et à moyen terme sur l’opérationnalisation des délégations régionales sur l’ensemble du territoire national.
La création de l’antenne régionale entre dans le cadre de la mise en œuvre du Projet « Appui aux forces de sécurité des pays membres de G5 Sahel pour la lutte contre l’impunité et le renforcement de leurs liens avec les populations ». Projet mis en œuvre par l’Institut danois des droits de l’homme (IDDH) avec le financement de l’Union européenne.
Elle a pour attributions :
- d’assurer le suivi de la situation des droits humains dans les régions des Hauts Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et du Sud-Ouest et en produire un rapport au siège ;
- de recevoir et traiter les plaintes relatives aux cas de violations simples des droits humains ;
- de recevoir et enregistrer les plaintes relatives à des violations complexes des droits humains, rassembler les informations, constituer les dossiers et soumettre à la CNDH ;
- de faciliter la collaboration avec les structures publiques et les organisations de la société civile de la région dans le cadre de ses attributions
- de contribuer à l’information, la formation, et la sensibilisation sur les droits humains au profit de tout public ;
- d’Identifier les problèmes de droits humains dans les régions couvertes et proposer des activités de corrections ;
- de contribuer à l’élaboration du rapport annuel de la CNDH sur la situation des droits humains en fournissant des informations propres aux régions concernées ;
- de mettre à la disposition des usagers de la documentation sur les droits humains.
Elle couvre les quatre régions de l’Ouest du pays à savoir les Hauts-Bassins, les Cascades, la Boucle du Mouhoun et le Sud-ouest. Le Président de la Commission a saisi l’occasion de cette tournée pour plaider lors de ces ateliers auprès des autorités locales et OSCs pour une bonne coopération en vue d’accompagner l’antenne à la réussite de ses missions, car de cette réussite dépendra l’ouverture dans d’autres régions d’antenne.
Ces ateliers sont les premières actions de communication pour présenter la Commission, l’Antenne régionale et leurs missions aux forces vives de la région. A Bobo-Dioulasso comme à Banfora, l’atelier a suscité un grand intérêt pour les participants qui l’ont démontré par les multiples interactions avec les communicateurs.
Les OSCs ont apprécié des régions la démarche.
Alizata Konkolé, Secrétaire générale, de l’association « Agir ensemble » : « En participant à cet atelier j’ai eu un renforcement de mes connaissances que j’avais en droits humains. Avec l’antenne régionale que je considère comme un rapprochement de la Commission d’avec les OSC pour résoudre les problèmes relatifs aux droits humains. Je connaissais déjà la direction régionale des droits humains avec laquelle mon association a travaillé., je pense qu’avec cette nouvelle instance les choses vont se faciliter davantage et nous permettre de mieux mener nos activités ».
Arouna Traoré : Secrétaire général du « Mouvement citoyen de Toussiana » » L’atelier nous a permis de comprendre le processus, le fonctionnement de la Commission Nationale des Droits Humains, d’avoir des notions et des informations relatives à l’Antenne régionale, de connaître ce qu’on appelle droits humains, d’avoir des informations précises sur ce qu’il faut faire pour aider les structures à défendre les droits humains. Ce fut des échanges fructueux, nous ne pouvons que féliciter et remercier les acteurs de la Commission et les encourager à aller toujours dans ce sens pour qu’ensemble nous puissions défendre les droits humains. Dès que nous repartons à la base, c’est de porter l’information à tous les membres, de toucher maximum de public cible faire connaitre qu’il y a une commission pour défendre leurs droits et ensuite les orienter vers l’antenne régionale qui se trouve à bobo pour qu’ils travailler surtout en collaboration avec l’antenne régionale ».
Les situations des droits humains dans ces deux régions sont semblable selon les autorités locales. Pour le directeur des droits humains de Banfora, Abdoul Moumouni Ouédraogo, la situation des droits humains dans les Cascades est à l’image de ce que sont les droits humains dans l’ouest du pays avec une relative dégradation dans les Cascades en ce qui concernes les droits atteints du fait du terrorisme … Pour ce qui concerne les problèmes classiques des droits humains que nous connaissons que ce soit les droits en caractère général ou les droits catégoriels, nous avons les mêmes problèmes que dans les autres régions.
Ainsi, le plus grand défi en matière de droits humains selon le secrétaire général de la région des Hauts-Bassins, Sayouba sawadogo, reste la lutte contre le terrorisme qui ne cesse d’endeuiller le pays au jour le jour. On note par ailleurs la persistance des vols et braquages à mains armées, les violences sexuelles et les mutilations génitales féminines, les mariages et grossesses précoces, le trafic d’enfants, le phénomène des enfants en situation de rue.
Le Président a rappelé aux participants que la commission peut être saisit par toute personne (physique et morale) par appel téléphonique gratuit au par courriel ou déposer la plainte en ligne sur le site de la Commission ou se déplacer physiquement dans les locaux de la Commission et pour ceux qui sont dans la régions à l’antenne régionale de Bobo-Dioulasso.
Il émet le vœu que la commission soit davantage connue par leurs actions et que les questions liées à des violations des droits humains, des abus commis dans la région, puissent être porter à la commission. « La Commission souhaiterait être dans une position d’alerte, de prévention que d’être dans une situation de réactivité, d’investigation », dit-il.