Le respect des droits humains liés aux activités minières au cœur d’un panel au SAMAO 2023.

Le respect des droits humains liés aux activités minières au cœur d’un panel au SAMAO 2023.

En marge de la Semaine des Activités Minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO), la Commission nationale des droits humains (CNDH) a été invitée à co-animer un panel sur la contribution des Principes volontaires sur la sécurité et les droits de la personne dans la protection des droits humains par les entreprises minières le 28 septembre 2023 à Ouagadougou. Ce panel a été organisé par l’Ambassade du Canada au Burkina Faso en collaboration avec le Ministère en charge des Mines et des Carrières en partenariat avec en marge de la Semaine des Activités Minières de l’Afrique de l’Ouest (SAMAO).

Ce panel visait à permettre aux parties prenantes de l’industrie minière Burkinabè de partager leurs expériences et les bonnes pratiques en matières de sécurisation des actifs miniers dans un contexte sécuritaire difficile tout en veillant au respect des droits humains. C’est à ce titre que la CNDH en tant qu’Institution indépendante de promotion, de protection et de défense des droits humains a été invitée à donner son opinion sur la thématique « Impératif de la protection des droits humains dans la protection des actifs miniers dans un contexte sécuritaire difficile comme celui du Burkina Faso ».

Le panel a été animé conjointement en ligne et en présentiel par les représentants de la CNDH, de l’Office nationale de la sécurisation des sites miniers (ONASIM), de la Mine d’ESSAKANE SA, de l’ONG Search For Common Ground Burkina et Madame MORA du CANADA en ligne. La modération a été assurée par Madame ZONGO de la Chambre des Mines du Burkina. La Commission nationale a été représentée à ce panel par M. Amadou Barro, Conseiller en droits humains, Chef de service des droits humains et du développement.

Une vue du public assistant au panel

Les attaques récurrentes contre leurs convois logistiques obligent les compagnies minières à recourir aux services de sécurité publics et privés pour protéger leurs employés et leurs activités. Cette nécessité a entrainé l’augmentation de leurs dépenses sécuritaires et logistiques. La tenue de cet atelier vise à concilier les intérêts des entreprises minières et leur obligation d’assurer le respect des droits humains. Des participants issus de divers domaines d’activités notamment miniers, des Chambres de métiers, des ministères et institutions et des collectivités territoriales des régions minières ont suivi les travaux.

Plusieurs panélistes parmi lesquels, Amadou Barro, chef de service des droits humains et du développement à la CNDH, ont échangé avec les participants sur le concept de « Principes volontaires ». L’intervention de monsieur Barro a porté a sur le thème : « Impératif de la protection des droits humains dans la protection des actifs miniers dans un contexte sécuritaire difficile comme celui du Burkina Faso ».

Amadou BARRO, Chef de service droits humains et développement

 Ce fut l’occasion pour lui de présenter le mandat de la CNDH en matière de protection et de défense des droits humains dans les entreprises, la responsabilité des entreprises en matière de respect des droits humains et les défis de droits humains en lien avec les activités des entreprises minières relevés par la CNDH lors de ses missions.

Plusieurs incidents ont été relevés dans le suivi de la situation des droits humains dans les activités des entreprises minières par la CNDH. Les incidents relevés, révèlent effectivement que la sécurisation des sites miniers a souvent occasionné des atteintes et violations des droits dont notamment : le droit à la vie, à la sécurité et à la sûreté des personnes, le droit à l’eau et à l’alimentation, les droits à la santé et à un environnement sain, les droits de la femme (VBG) et les droits des enfants.

Il a relevé que les atteintes aux droits humains constatées sont liées entre autres à : l’insuffisance dans la sécurisation des sites miniers lié à la faible sécurisation des sites miniers (accès des orpailleurs, les enfants et les populations aux aires appartenant aux sites miniers), les conflits entre les compagnies minières et les communautés ou les orpailleurs (Perkoa, Younga, Bissa Gold à Sabcé, Houndé) ); la faible mise en œuvre de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE).

Il recommande à l’Etat en premier lieu et aux sociétés minières de: renforcer la sécurité au niveau des sites et des localités environnantes, renforcer les acteurs de la sécurité des sites miniers en droits humains, renforcer les cadres de concertations avec les communautés locales affectées par les activités des entreprises minières, mettre un accent sur la réalisation des RSE, veiller à la bonne gestion du Fonds minier de développement local et organiser des journées de redevabilité de ces fonds.

Il a terminé son intervention en recommandant aux entreprises minières de renforcer leur collaboration avec la CNDH dans la protection et la défense des droits humains dans leurs activités.

A cette recommandations, Madame ZONGO, Directrice à la Chambre des Mines a rassuré que sa structure s’engage à accompagner la CNDH dans la réalisation de son mandat en lien avec la protection des droits humains.

Service communication –  CNDH

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