Prévention et lutte contre la torture au Burkina : Vulgarisation du MNP et sensibilisation des acteurs.

Prévention et lutte contre la torture au Burkina : Vulgarisation du MNP et sensibilisation des acteurs.

La Commission nationale des droits humains (CNDH) a organisé avec l’appui technique et financier de la Bureau-pays du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH-Burkina), un atelier de sensibilisation sur le Mécanisme nationale de prévention et de lutte contre la torture au profit des acteurs étatiques, gestionnaires des lieux de privation de liberté et des Organisations de la société civile (OSC) ce jeudi 14 septembre 2023 à Ouagadougou.

Une vingtaine de participants, représentants d’OSC de défense de droits humains, d’acteurs de la chaine pénale et de responsables coutumiers et religieux ainsi que des membres de la CNDH ont pris part à cet atelier. Plusieurs modules en lien avec le contenu de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants et son protocole facultatif, le cadre juridique et le mécanisme nationale de prévention de la torture, la collaboration entre la CNDH et les autorités chargées des lieux de privation de liberté ont été présentés. A travers cet atelier, les organisateurs souhaitent ainsi renforcer les capacités et vulgariser le mandat de la CNDH en matière de prévention de la torture dans le but ultime de lutter efficacement contre la torture et les pratiques assimilées.

En effet, la CNDH porte le mandat de Mécanisme nationale de prévention de la torture et pratiques assimilées (MNP) en vertu de la loi No 002-2021 modifiant la loi No 01-2016/ AN du 24 mars 2016 portant création de la Commission nationale des droits humains. Le lancement officiellement de son MNP est intervenu le 4 juillet 2022. Depuis lors elle a effectué des missions de visites des lieux de privation de liberté dans les régions de l’Est, du Sahel, du Centre-Nord et du Nord dont les constations et analyses ont permis de relever des cas d’allégations de torture et autres pratiques assimilées dans ces lieux.

Richard SAWADOGO, Vice-Président CNDH

La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Vice-Président de la CNDH,  Richard SAWADOGO représentant Madame la Présidente de la CNDH. Il a dans son discours d’ouverture, rappelé que l’un des premiers combats pour le respect des droits humains est essentiellement celui de la lutte contre les mauvais traitements infligés aux êtres humains et particulièrement aux personnes privées de liberté.   « A la lumière des actions cette lutte doit se dégager une humanisation vraie des lieux de détention et une disparition de la torture dans toutes les pratiques des acteurs étatiques », a déclaré Richard SAWADOGO.

C’est donc pour parer à ces violations aux dispositions législatives qui touchent profondément les droits fondamentaux du justiciable, la Commission nationale des droits humains ambitionne de mettre en œuvre une série d’activités à même de prévenir et sensibiliser véritablement sur la torture et les pratiques assimilées d’où le présent atelier.

Il a de ce fait souhaité a que les participants sortis de cet atelier mieux outillés pour mener des actions pratiques pour la prévention de la torture dans leurs structures et sur tout le territoire national.

Mahamadi  NABALOUM,  Représentant e la Représentante pays du HCDH 

Le Représentant de la Représentante pays du HCDH, livrant l’allocution de Madame la Représentante du HCDH au Burkina Faso a d’abord rendu hommage aux victimes civiles et militaires tombées lors de l’attaque terroriste de Koumbri le 04 septembre dernier.  Selon Mahamadi NABALOUM, le MNPT plus que les autres mécanismes de lutte contre la torture, a l’avantage d’être préventif. « L’une des particularités du MNP par rapport aux autres organes d lutte contre la torture, est l’approche préventive par laquelle ce mécanisme cherche à identifier les causes et les risques systématiques de la torture ou de mauvais traitement. L’action de la CNDH dans son mandat de MNP est essentielle à accompagner les autorités à mieux comprendre les causes structurelles et conjoncturelles de la pratique de la torture afin d’y apporter les réponses adaptées pour y mettre fin », dit-il.

Cependant il interpelle les participants en disant : « La CNDH ne saurait accomplir efficacement sa mission sans votre soutien qui constituez chacun à son niveau un maillon essentiel de la protection. Le bureau du HCDH au Burkina Faso ne ménagera aucun effort pour soutenir les acteurs œuvrant dans la promotion et à la protection des droits humains ».

Trois modules de formation ont été présentés par les spécialistes de la CNDH et du HCDH-Burkina. Les échanges qui s’en sont suivis ont permis aux participants de partager des avis et de mieux s’imprégner des bonnes pratiques à observer dans leurs activités quotidiennes.

Alassane DAO, S.O.S Penitencier

Alassane DAO de l’association « S.O.S Pénitencier »

Pour Alassane DAO, représentant l’Association « S.O.S pénitencier », il est important d’avoir des arguments solides pour continuer d’évoluer dans un domaine comme celui des droits humains. « Parfois même ceux qui administrent les lieux de privation des libertés ne reçoivent pas l’information. Et c’est une très bonne chose que la CNDH puisse réunir les acteurs afin de mettre à jour leurs connaissances », se réjoui Alassane DAO.

Giles RAYESSE, Spécialiste en santé mental au Centre Hospitalier Universitaire de Bogodogo

Giles Rayessé, Spécialiste en santé mental au Centre Hospitalier Universitaire de Bogodogo se dit très édifier au sortir de l’atelier. « Nous en tant qu’agents de santé, c’est aussi important pour nous de connaître les différents moyens de protection qu’on peut apporter à nos malades qui souffrent de troubles mentaux pour lesquels on pourrait être confronter à des situations de tortures », a-t-il déclaré. Cet atelier vient pour lui clarifier la notion de torture et leur permettre de catégoriser ce qui peut être qualifier d’actes de torture.

À l’issue des échanges, la Commissaire Armata LENGANE a présidé au nom de Madame la Présidente, la cérémonie de clôture des travaux.  Elle a traduit la gratitude de la CNDH au HCDH dont l’appui technique et financier a facilité la tenue de cette rencontre. « Nous espérons que tout ce que nous avons appris ici constitue un plus qui puisse permettre à chacun de mieux exercer ses activités », dit la Commissaire aux participants avant de les rassurer leurs différentes suggestions nous permettrons d’améliorer l’appui que nous vous apportons dans le cadre de vos activités.

Service communication – CNDH

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