Protection des défenseurs des droits humains au Burkina Faso : Un atelier de réflexion sur la loi et le Mécanisme
La Commission nationale des droits humains (CNDH) organise en partenariat avec le Service international pour les droits de l’homme (ISHR), un atelier de réflexion sur la mise en œuvre de la loi n0 039-2017/AN, portant protection des Défenseurs des droits humains au Burkina Faso. Cet atelier réuni une quinzaine de participants, représentants les structures membres du Mécanisme, des partenaires techniques et financiers et d’organisations de la société civile, les 21 et 22 novembre 2023 à Ouagadougou, qui porteront la réflexion afin de ressortir les manquements de la loi et voir comment le Mécanisme national de la protection des défenseurs des droits humains (MNPDDH) peut l’améliorer afin que la mission de protection des défenseurs des droits humains soit pleinement remplie.
Le 27 Juin 2017, le Burkina Faso a adopté la loi N°039-2017/AN portant protection des défenseurs des droits humains, et un mois plus tard, le 27 Juillet 2017, le gouvernement a, par le décret N°2017-0681/PRES promulgué la loi n°039-2017/AN. La loi et son décret avaient pour but de créer un espace favorable aux défenseurs des droits humains pour la réalisation de leurs activités.
Pour assurer la protection des défenseurs, la CNDH faisant office de structure de protection des défenseurs des droits humains, a adopté en 2020 un arrêté mettant en place un mécanisme de protection des défenseurs des droits humains dénommé Mécanisme National de Protection des Défenseurs de Droits Humains (MNPDDH) au sortir du forum national des défenseurs des droits humains organisé en janvier 2020.
Depuis, le mécanisme a mis en œuvre un certain nombre d’activités y compris le soutien à des défenseurs victimes de menaces et d’intimidations. L’organisation du deuxième forum des défenseurs des droits humains en septembre 2022 s’est penché sur l’opérationnalisation du mécanisme.
Un tel mécanisme de protection des défenseurs des droits humains se doit d’être un organe fonctionnel indépendant, proactif et efficace pour la protection des défenseurs, d’où cet atelier de réflexion autour de l’état de mise en œuvre du Mécanisme.
La Représentante du Service international pour les droits de l’homme (ISHR), Adélaïde ETONG KAME a rappelé que l’ISHR est une ONG internationale basée à Genève et qui a pour principal objectif, la protection des défenseurs des droits humains à travers l’amélioration de l’accès et l’engagement de la société civile avec les mécanismes internationaux et régionaux des droits humains et le plaidoyer.
Pour ce faire, plusieurs exposés vont aminés ces deux journées de réflexion. Il sera question pour les membres du Mécanisme de présenter le Mécanisme à l’ensemble des participants, notamment, son organisation et son fonctionnement, ses moyens d’actions, les garanties de son indépendance et ses relations avec d’autres institutions publiques et privées, ses interactions avec les organes universels et régionaux des droits humains, ses forces, faiblesses et opportunités ainsi que l’opérationnalisation de ses prérogatives.
Quant à la loi n° 039-2017/AN relative à la protection des défenseurs des droits humains, il sera question de discuter des manquements de la loi et comment le Mécanisme peut les combler et vulgariser cette loi. Cette session est l’occasion pour les membres de sortir un plan d’actions pour 2024 du Mécanisme qui prendra en compte les éléments de cette discussion.
Dans son discours d’ouverture, Madame Gonta Alida Henriette DA a remercié tous les participants pour tout l’intérêt accordé à la protection et la défense des défenseurs des humains. Elle a exprimé sa reconnaissance à l’ISHR, le Service International pour les droits de l’homme qui a bien voulu soutenir cette initiative du Mécanisme des défenseurs des droits humains.
Madame la Présidente a rappelé les différentes initiatives et actions de son institution en faveur de la protection des défenseurs des droits humains depuis l’adoption de la loi y relative en 2017. « Nous sommes en train de nous approprier un certain nombre d’outils qui doivent permettre vraiment à chaque défenseur des droits humains d’être suffisamment outiller et d’avoir la méthode permettant non seulement de se protéger mais aussi de protéger les autres. Donc nous accueillons favorablement cette initiative parce que nous vivons présentement une situation où les défenseurs des droits humains sont en difficulté au regard du rétrécissement de l’espace civique », a ajouté Gonta Alida Henriette DA.
Service de communication – CNDH