Protection des PDI : Le HCR au Burkina forme des membres de la CNDH et des OSCs pour une synergie d’actions
La protection des Personnes Déplacées Internes (PDI), des réfugiés n’est pas du seul fait du gouvernement. En sa qualité d’agence qui lutte pour la protection et pour la recherche de solution durable au profit de toutes les personnes déplacées de force, le Haut-Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés (HCR) au Burkina Faso veut nouer des collaborations avec d’autres organisations locales. C’est dans le cadre de cette dynamique de renforcement de collaboration, de recherche d’une synergie d’actions qu’elle organise un atelier de formation avec des Organisations de la société civile (OSCs) et des membres de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH). L’activité se déroule à Ouagadougou du 16 au 17 février 2022 et regroupe des acteurs venus des régions de l’Est, du Centre-Est, du Nord et de la Boucle du Mouhoun.
Les attaques terroristes, les conflits communautaires sont les causes et les conséquences d’insécurité généralisée et à l’origine de grave violations des droits humains, d’assassinat, entre autre. Par ailleurs ces crises ont aussi pour conséquences le déplacement massif des populations civiles non seulement à l’intérieur de leur propre pays mais aussi vers les pays limitrophes comme en Côte d’Ivoire, Niger, Bénin.
A titre d’exemple, cite le représentant adjoint du HCR au Burkina, Monsieur Maurice Azonnankpo, lors de son discours d’ouverture de la formation , » le HCR et les autorités ivoiriennes annoncent tout récemment un chiffre de plus 7000 réfugiés Burkinabè enregistrés récemment au dernier trimestre de 2021« .
Sur le plan national, à la date 31 décembre 2021 et selon les statistiques de la CONASUR, le Burkina Faso, enregistrait 1 579 976 Personnes Déplacées Internes (PDI), faisant ainsi de la crise au Burkina Faso, l’une des crises à croissance rapide en matière de déplacement interne dans le monde. En effet, le pays est passé de 47 029 PDI en décembre 2018 à plus d’un million et demi en décembre 2021.
A côté de ces PDI, le Burkina Faso accueille aussi sur son territoire des réfugiés dont plus de 98% sont originaires du Mali, le pays voisin qui partage la même crise sécuritaire. Au 31 janvier 2022, 25 000 réfugiés et demandeurs d’asile avaient étaient enregistrés régulièrement dans les données ProGres.
A ces statistiques, s’ajoutent environ 9 300 demandeurs d’asile enrégistrés par le biais de la Commission Nationale des Réfugiés et qui sont en attente d’interviews de protection en vue de leur enregistrement pour l’obtention de document justifiant leur statut au Burkina Faso.
Au regard de toute cette situation, en septembre 2021 d’un Groupe des experts sur la protection des PDI établi par la Rapporteure spéciale des Nations-Unies pour la protection des droits des PDI avait effectué un déplacement au Burkina Faso afin de se familiariser à ce contexte de déplacements massifs, de s’enquérir des mesures de protection et de solutions durables mis au profit de ces personnes en difficultés.
Cette mission avait été aussi mise à profit pour échanger avec les acteurs intérieur de la question dont la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme au Burkina Faso ainsi que des OSCs œuvrant dans le domaine des droits humains au profit des PDI.
L’une des principales recommandations à l’issue de cette visite était de renforcer les capacités de ces organisations relevant de la compétence du HCR afin qu’elles contribuent de façon efficiente et dans une synergie d’action pour contribuer ensemble à renforcer les droits des personnes déplacées internes, des apatrides et des réfugiés.
« Cette question a d’ailleurs été inscrite comme une priorité dans la stratégie de réunion annuelle 2022- 2025 du HCR au Burkina Faso », confie le représentant adjoint du HCR au Burkina.
D’où le présent atelier de formation, est une première d’une série qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie avec comme principale objectif d’assurer la prise en compte des personnes relevant de la compétence du HCR dans les interventions des organisations œuvrant dans le domaine des droits humains.
Le HCR selon toujours son représentant espère qu’à l’issue de cet atelier, une cartographie des experts clés sera établie afin de contribuer à la stratégie de localisation de ses interventions au Burkina Faso.
Mais il a laissé entendre que le plus important d’une telle organisation, « c’est en effet d’amener les acteurs locaux au centre du système des réponses humanitaires au vue de la raréfaction des ressources et même pour rester en droite ligne dans la dynamique d’autonomisation des communautés affectées par la crise. Il est crucial que nous avançons ensemble dans ce sens ».